Le vin, bon pour la santé?
Une question très pertinente qui se répond en un mot : modération. Mais oui, le vin est bon pour la santé! C’est même un des secrets de longévité et de qualité de vie des habitants des cinq zones bleues. Vous savez, ces régions du monde qui regroupent les plus importantes concentrations de gens centenaires et en santé sur la planète.
Polyphénols, alcool et sucre
Outre le fait que l’alcool, consommé en modération, contribue à une hausse du bon cholestérol, les propriétés bénéfiques du vin résident dans sa haute teneur en polyphénols, un anti-oxydant et anti-inflammatoire naturellement présent dans le raisin et autres aliments comme le cacao, les noix et le thé vert. Celui-ci est concentré dans la peau du raisin, c’est pourquoi on en trouve jusqu’à dix fois plus dans les vins rouges que dans les vins blancs, sauf pour ceux vinifiés en macération péliculaire, comme le vin orange. Autre fait intéressant, les études démontrent que la vigne produit plus d’anti-oxydants quand elle est cultivée en bio ou biodynamie et de façon naturelle, où elle est appelée à se défendre par elle-même des intrusions.
La grande question du sucre résiduel
Pour ce qui est de la grande question du sucre dans le vin, il faut savoir qu’on fait référence au sucre résiduel qui est généralement minime. Un vin sec contient un maximum de 4g s/l ce qui équivaut à 1 c. à thé de sucre pour un verre. Si on compare, le jus d’orange contient 15g s/l ce qui équivaut à 3 c. à thé de sucre pour un verre versus 14 c. à thé dans une grande boisson gazeuse. J’ai fait appel à l’expertise de la formidable Isabelle Huot, docteure en nutrition, pour les équivalences. Elle explique que la majorité des calories dans le vin proviennent de l’alcool (7 kcal par gramme) et non du sucre (4 kcal par gramme). « Si on ne prend qu’un seul verre de vin, même ceux qui apportent 16-18 g s/l ne sont pas si mal si on pense au sucre réel. Le verre de vin reste considérablement moins sucré qu’un dessert. Par contre, si on est diabétique et qu’on prend 3 verres de vin qui contiennent plus de sucre résiduel, ça peut influencer la glycémie. » explique Isabelle.
On en revient à la pertinence du sujet qui est purement liée à la consommation saine et modérée, dans le plaisir. Les bienfaits de nos libations sur notre santé étant inséparables de la modération qui a effectivement bien meilleur goût. Santé!
La notion de vin et de santé débute dans le vignoble où des incidences sur la santé des travailleurs ont poussé plusieurs producteurs, notamment dans le Médoc, à investir dans des pratiques d’agriculture durable selon la charte Haute Valeur Environnementale qui inclus au-delà de la terre, le mieux-être de l’ensemble la communauté. « C’est prouvé qu’on retrouve dans le vin des traces de tous les produits utilisés sur la vigne. » affirme Philippe de Poyferré, le directeur du légendaire Château Loudenne, qui produit ce Médoc classique, d’une grande envergure aromatique, secondée d’une ampleur gouleyante et de tannins forts élégants. Un coup de cœur!
Une notion plus difficile à saisir est la perception du sucre versus le taux de sucre résiduel. Un vin rouge bien concentré, au goût prononcé de fruits rouges et noirs comme ce cabernet de la Californie par exemple, donne l’impression d’être « sucré », pourtant le taux de sucre résiduel est minime, à 2 grammes par litre. On dira plutôt qu’il est fruité ou même compoté. C’est un style de vin qui accompagne bien les mets relevés comme la cuisine mexicaine ou antillaise.
La consommation mondiale d’alcool est à la baisse, ce qui fait qu’on produit de plus en plus de vins désalcoolisés. Généralement, ils auront une plus haute teneur en sucre pour compenser à la texture et la rondeur qu’apporte l’alcool qui agit aussi comme diffuseur des saveurs. Certains sont très bien réalisés, comme ce riesling allemand, élaboré avec soin selon une méthode douce de désalcoolisation visant à ne pas dénaturer les arômes. On y retrouve les notes citronnées du cépage sur une agréable acidité dans un ensemble de saveurs qui rappelle la crème au citron Meyer.
Pour un supplément d’information sur les effets de l’alcool sur la santé, consultez le site educalcool.qc.ca