Riung, Indonésie

Selamat pagi,

Que les journées passent vite! On est déjà rendus dans la dernière phase du projet Indonésie: Riung.

Composée de 4,000 habitants, la petite ville de Riung, située sur l’île de Florès, s’étend sur plusieurs kilomètres dans une nature riche et très exotique. Les palmiers et les arbres fruitiers sont très abondants. Situées en bordure et au niveau de la mer, plusieurs maisons sont construites sur pilotis évitant ainsi d’être inondées à marée haute et lors de la saison des pluies.

Les enfants au retour de l’école

Les gens sont particulièrement accueillants et souriants. Les salutations sont nombreuses et très sincères. Les enfants nous lancent facilement des «Selamat pagi». On aurait le goût de lier conversation, mais les barrières de la langue sont là.

Il est très agréable de se retrouver sur le quai, le soir, pour les magnifiques couchers de soleil et, tôt le matin, pour l’arrivée des nombreuses barques de pêcheurs plus ou moins chargées de poissons. Des milliers de petits poissons qui seront séchés au soleil et d’autres, plus gros, que les femmes transporteront sur leur tête, dans des paniers d’osier, et iront vendre au marché ou de porte en porte.

Poissons séchés

La moitié de la population est catholique et l’autre musulmane. L’harmonie entre les deux groupes est très visible. La rivalité religieuse n’existe pas ici. Il est très fréquent de voir les deux religions dans le même couple. En général, les enfants sont élevés dans la religion de la mère. Les petites filles voilées et celles qui ne le sont pas s’amusent facilement ensemble. Par contre, chaque groupe a son école.

Bénévoles à l’oeuvre

Le travail à faire à Riung est un peu différent de celui de Wolokoro. Une partie de l’équipe travaille à la rénovation du «Pesona», la maison communautaire où ont lieu différentes activités culturelles. Nous continuons le travail commencé antérieurement par d’autres équipes de Casira. Peinture ou teinture des feuilles de plywood qui recouvriront les plafonds et les murs et pose de ces dernières. Installation des portes et des fenêtres. Quelques participantes se risquent même à tirer les joints. Demain commencera la peinture des murs et des plafonds; d’abord, une couche de fond et, ensuite, une couche de finition: un beau vert. C’est tout à fait pertinent car le «Pesona» porte aussi le nom de «Green House».

La serre

Une autre partie de l’équipe travaille au niveau des jardins, tantôt dans le petit village de Latung, tantôt à Riung même. Notre moyen de transport: une boîte de camionnette. Il s’agit d’abord de fabriquer une serre en bambou et de l’entourer d’une clôture grillagée en plastique afin de la protéger des prédateurs. Sur le dessus, une toile en plastique protégera des coups de pluie de fin de saison. L’étape suivante: préparer le compost et ensacher ce dernier dans de longs sacs en plastique appelés «boudins». Ensuite, ceux-ci sont coupés en longueur de 10 centimètres. C’est dans ces petits sacs que seront déposées les semences d’une grande variété de légumes.

Le transport en camionette

Deux personnes du groupe sont très actives au niveau de l’artisanat. Couture et tissage sont au programme. Après avoir fait l’inventaire des machines et des métiers disponibles, elles ont encouragé les femmes à continuer leur travail qui est déjà d’une grande qualité. L’objectif: produire de belles pièces artisanales que les touristes de passage pourront acheter, ce qui apportera un revenu supplémentaire à la famille. D’ailleurs, plusieurs pièces ont été achetées par le groupe et d’autres seront apportées au Québec pour la revente.

Un autre volet, quoique modeste, fait aussi partie de notre plan de travail. Il s’agit des cours d’anglais. Quelques jeunes filles seulement, toutes timides, se présentent au rendez-vous, mais c’est un premier pas. Si elles persistent, même après notre départ, elles pourront plus facilement trouver un emploi et devenir plus autonomes.

Hier, nous avons vécu une journée spéciale: nettoyage des berges d’une magnifique petite île avec un groupe de 12 enfants afin de les sensibiliser à la protection de l’environnement. Nous avons pris la mer tôt le matin sur 2 bateaux de pêcheurs et, 30 minutes plus tard, nous accostions. Très rapidement, nous avons rempli nos énormes sacs de toutes sortes de déchets, particulièrement du plastique (photo en intro). Suivait un dîner cuit sur les braises d’un feu de noix de coco. Et, pour terminer en beauté, baignade à volonté avec masque et tuba. Tout le monde a vraiment apprécié.

La température à Riung nous demande un effort d’adaptation. Avec plus de 35 degrés le jour et 100% d’humidité, nous devons ralentir le rythme. Il faudrait prolonger notre séjour de plusieurs autres semaines avant que le corps puisse s’adapter. Dire qu’au Québec c’est au froid qu’il faut s’adapter présentement.

Dans quelques jours, nous allons quitter Riung et le travail pour quelques jours de visite dans une autre partie de Florès. Et après, ce sera le retour au Québec, début mars.

A bientôt!

Clément